13/10/2021

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''EXEL Industries : Avec le nautisme, notre diversification n’est pas achevée'' - Yves Belegaud, Directeur Général EXEL Industries


Deux ans après son plan de réorganisation, Exel Industries, groupe industriel familial dont la direction a été renouvelée fin 2019, profite pleinement de la dynamique favorable de ses différents marchés. Alors que ses leviers financiers ont été reconstitués et que son cours de Bourse a retrouvé des couleurs, l’annonce début octobre d’une diversification dans le nautisme a surpris les investisseurs. Nous avons sollicité la direction afin qu’elle nous apporte son éclairage.

Yves Belegaud, en décembre 2019 vous avez pris la direction du Groupe, succédant au petit-fils du fondateur. Quelles furent vos premières décisions ?

" A mon arrivée, j’ai commencé par recomposer l’équipe de direction de la holding, notamment en renforçant les fonctions finance et M&A. Puis en recrutant un directeur de la transformation. Cela nous a permis par la suite d’améliorer nos modes de financement, le contrôle interne, le cash pooling, la communication financière… Par ailleurs, la dimension RSE, compte tenu en particulier de l’enjeu croissant des produits chimiques pulvérisés par nos clients agriculteurs, a pris une dimension singulière dans le Groupe. La création en novembre 2019 d’EXXACT Robotics dotée de 25 chercheurs ainsi que l’achat de brevets à un inventeur allemand dans le domaine de la peinture par impression participent de cette démarche accrue en faveur du respect de l’environnement. Enfin, dans la pulvérisation agricole, notre principal métier, nous avons enclenché la phase II du plan qui consistait, après celle de la réorganisation amont (conception et fabrication), à renouveler les fonctions marketing et commercial en créant une entité coordinatrice des marques tout en rassemblant les quatre usines afin qu’elles avancent main dans la main. "

 

Pourquoi avoir relancé la politique de diversification des activités du Groupe ? Pourquoi dans le nautisme ?

" Exel est un groupe qui s’est diversifiée depuis 1996 : dans la pulvérisation industrielle, l’arrachage de betteraves, puis l’arrosage de jardin en 2012. Dès la fin 2019 déjà, nous avions annoncé rechercher la diversification afin de développer le groupe tout en réduisant la cyclicité de son activité. Une équipe a été mise en place, nous avons regardé de nombreux dossiers et nous continuons d’en regarder soit dans les domaines existants, soit dans d’autre domaines, sachant que les synergies entre les métiers ne sont pas forcément recherchées. Exel Industries se définit comme un groupe familial positionné sur les biens d’équipement diversifiés avec leurs services associés. Il n’y a pas de synergie entre l’arrosage de jardin et la pulvérisation industrielle. Dans ce cadre, et forts de notre engagement RSE et de nos moyens financiers reconstitués, le groupe est reparti en conquête. L’opportunité de racheter trois marques de nautisme à un groupe industriel isérois qui se séparait de tous ses actifs nous est apparue intéressante. En effet, les bateaux sont des biens d’équipement lourds, de valeur, fabriqués en petites et moyennes séries. Nous restons dans l’industrie à taille humaine car les deux usines reprises emploient une centaine de personnes.

Sans compter que la famille Ballu pratique la navigation, ce qui lui confère une bonne connaissance des produits et des marchés. "

 

Quels sont vos projets dans le nautisme ?

" Nous allons reprendre la commercialisation des produits. Les chantiers repris savent produire, nous allons leur apporter notre capacité à vendre et à assurer l’après-vente. C’est ainsi que nous serons présents au salon de Düsseldorf, ce qui n’était pas le cas dans le passé. Nous partons d’un chiffre d’affaires de 15 M€ pour un peu moins de 100 bateaux produits par an et un parc historique de 3000 bateaux mêlant des positionnements variés, plutôt haut de gamme, à l’image des Wauquiez dont les plus de 50 pieds sont vendus plus de 1M€ l’unité. Notre clientèle de particuliers pourra également profiter d’un SAV amélioré. Nous ne reprendrons pas les bateaux d’occasion, cependant la base technique ETTORE‐YACHTING méditerranée que nous reprenons facilitera l’offre de services. "

 

Comment se portent vos activités historiques ? Comment vivez-vous les hausses de prix et les pénuries en matière d’approvisionnements ?

" Nos quatre activités sont bien orientées, comme le confirmera la publication de notre CA annuel le 28 octobre. Nous avons bien sûr des sujets au niveau des matières premières, surtout l’acier, ayant a priori passé la phase la plus difficile sur le plastique. Nous sommes contraints de passer des hausses de prix, lesquelles sont facilitées par des marchés porteurs. Dans la pulvérisation industrielle, notre exposition pour moitié à l’industrie automobile a été compensée par la très bonne tenue de l’industrie du meuble, particulièrement en Asie, et par l’industrie cycliste et du bâtiment à l’instar des fenêtres. "

 

Quel regard portez-vous sur la Bourse ? Comptez-vous présenter un plan stratégique ?

" Nous avons réaffirmé notre lien avec la Bourse et les investisseurs. En témoignent les efforts de communication financière, de suivi par les analystes financiers et l’arrêt des rachats d’actions par la famille afin de préserver le flottant. Pour ce qui est du plan stratégique, ce n’est pas à l’ordre du jour. Nous préférons nous concentrer sur nos nombreux projets de croissance interne et externe afin de réduire notre dépendance au marché agricole."

 

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